À l’heure de son assemblée générale, Scola corsa salue le dynamisme de son bilan

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Réunie pour son bilan annuel, Scola corsa, peut se réjouir de résultats stimulants. L’engagement de la CdC se consolide, les mairies partenaires continuent à soutenir efficacement Scola corsa, l’élan populaire s’enracine et la méthode immersive affiche d’excellents résultats. Scola corsa poursuit son développement

Ambiance chaleureuse… on n’en attendait pas moins des adhérents de Scola corsa lors de leur assemblée générale qui se tenait à a Casa di e lingue ce mercredi 23 avril. Le constat d’un projet qui continue à gagner des adeptes, devait contribuer à réchauffer encore l’atmosphère. Scola corsa prusegue u so sviluppu.
I dibattiti anu purtatu nantu à u bilanciu di l’annata scorsa, ma dinù nantu à i prugetti.

Jeanne Julien, Ghjiseppu Turchini, Anna Catalina Santucci è Fabiana Giovannini lors de l’exposé du rapport moral de Scola Corsa

Effectifs en progression

Le projet d’écoles immersives en corse a vu le jour en 2021 dans les communes de Biguglia et de Bastia. Quatre ans plus tard, on est déjà loin de la petite poignée des premiers enfants scolarisés. Ce sont aujourd’hui 146 écoliers qui fréquentent les bancs de Scola corsa. Les demandes d’inscription devraient permettre de dépasser le chiffre symbolique des 200 à la rentrée scolaire 2025.

Ils sont désormais 73 élèves à Bastia, 43 à Biguglia. L’école de Sarrula, quant à elle, pour sa troisième année de fonctionnement a enregistré l’inscription de nouveaux enfants et son effectif s’élève désormais à 14 élèves. Le site de Corti s’est étoffé avec un groupe de 16 enfants. Dès la prochaine rentrée, un nouveau site va voir le jour à Lucciana.

« Le bouche à oreille fonctionne auprès des parents. Si dice chì, in più di l’amparera di u corsu, facenu ste scole zitelli felici  », ose un participant à l’AG. L’assistance sourit…

En parallèle – rien d’étonnant – les équipes pédagogiques s’étoffent également. Cinq enseignantes étaient recrutées en 2022-23, elles sont onze en 2024-2025. Passées de sept à douze, les aides maternelles complètent le dispositif avec brio, de même qu’un nombre croissant d’intervenants et animateurs.

In fine, en intégrant les personnels administratifs, ce sont 27 personnes qu’emploie Scola corsa.

La progression du nombre d’élèves inscrits dans les écoles Scola corsa témoigne de la reconnaissance sociale du projet

La pédagogie de l’immersion tient ses promesses

Au-delà des chiffres, c’est la pédagogie elle-même qui affiche ses réussites. Elle répond à une logique de co-construction et de co-apprentissage. Elle rend l’élève actif. Car, au delà de l’acquisition des savoirs scolaires classiques, elle s’attache à développer la confiance en soi, le comportement social et la prise de décision de l’enfant.

«  La méthode immersive produit des résultats très probants. Les tests scolaires effectués dans les écoles démontrent d’excellents résultats en corse et se situent dans une très bonne norme en ce qui concerne les autres disciplines », poursuit le président de séance qui affute son rapport moral. « Dans la pratique orale relationnelle, les élèves utilisent la langue corse entre eux au bout de quelques mois de scolarisation et les plus âgés continuent de structurer une expression fluide et pertinente. »

Après quatre années de mise en pratique, la pédagogie de Scola corsa est de plus en plus rodée. Elle a également engendré la production de documents pédagogiques inédits supports de l’apprentissage en corse et adaptés, notamment, pour les CP et CE1. Quant aux savoir-faire, associés à la pédagogie Scola corsa, ils donnent lieu à une transmission auprès de stagiaires de l’INSPE de Corse (l’école des maîtres) que nos sites de Sarrula, Biguglia et Bastia accueillent.

La porte est désormais ouverte à de nombreux contacts avec l’Institut supérieur du professorat et de l’Éducation en vue de collaborations futures.

La porte est désormais ouverte à de nombreux contacts avec l’INSPE en vue de collaborations futures. Jean-Pierre Luciani, conseiller pédagogique et membre du conseil d’administration de Scola corsa renchérit : « La perspective proche d’une contractualisation avec l’Éducation nationale débouchera de facto sur une mise en commun de compétences et de logistiques avec les instances universitaires ».

Petit bémol : la formation des maîtres à cette pédagogie n’a pu être ouverte cette année. L’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), qui en assure l’appui logistique, exige un nombre minimum de six participants, lequel n’a pu être atteint. Ma, cù u travagliu è cù a pace, l’abbundanza ancu si face. Ce n’est que partie remise.

L’élan sociétal se renforce et se confirme.

En revanche, l’élan sociétal se renforce. Les associations locales, qui regroupent principalement les parents d’élèves et encadrent efficacement la bonne marche de leurs écoles respectives, jouent leur rôle de dynamiseur au plus près de la population.

Ghjiseppu Turchini, évoque les centaines de personnes venues entendre le concert des Spice Boys, en soutien à la démarche immersive. Dans la salle, une autre voix s’élève pour rappeler un autre concert, organisé par Michè Dominici lequel a fédéré une flopée d’artistes en faveur de Scola corsa. À chaque manifestation ou conférence, le public a répondu présent. Venant, financièrement, donner de « l’élan à l’élan ».

Le nerf de la guerre : i soldi sò suldati

Quid de l’avenir ? Les perspectives de Scola corsa consistent à étendre le maillage d’écoles immersives sur tout le territoire régional. À cette affirmation Ghjiseppu Turchini ajoute, réaliste et confiant : « dans la mesure des moyens dont disposera la fédération ».

Actuellement, votée à l’unanimité, la convention pluriannuelle avec la CdC couvre 70% du budget de Scola corsa. L’engagement de la CdC se confirme.

Ivana Polisini et Muriel Beltran venues représenter, respectivement, la mairie de Bastia et celle de Biguglia (lesquelles mettent des locaux à disposition), ont réaffirmé le soutien de leur municipalité à la démarche Scola corsa. Les aides accordées par les mairies figurent à hauteur de 10% du budget.

L’autofinancement doit cependant couvrir les 20% restant. Un véritable défi à la hauteur d’un budget global ! Mais l’obtention récente du rescrit fiscal ouvre désormais droit à des abattements fiscaux pour les particuliers et les d’entreprises via le mécénat possible. Les dons sont défiscalisés à hauteur de 66 % pour les premiers et 60% pour les secondes.

L’enjeu se concentre autour de la contractualisation attendue avec l’État. Par la signature de ce contrat, l’État s’acquittera du salaire des enseignants.

Par ailleurs, l’enjeu pour le développement du réseau Scola corsa se concentre autour de la contractualisation attendue avec l’État. Par la signature de ce contrat, l’État s’acquittera du salaire des enseignants. La difficulté résiduelle étant que cette contractualisation ne saurait être que progressive, classe après classe, année après année.

Un tremplin pour la reconnaissance nationale de Scola corsa

Au-delà du panorama insulaire, Scola corsa est adoubée au niveau national. Président de Scola corsa, Ghjiseppu Turchini vient d’être élu président d’Eskolim. Indirectement, le vote à l’unanimité des six représentants des réseaux d’écoles immersives en France (basque, breton, catalan, occitan, alsacien, corse) salue le travail accompli par A Federazione en quelques années d’existence. C’est également un tremplin pour la reconnaissance de la vitalité de Scola corsa au niveau de l’État.

Stimulés par ce bilan prometteur, les adhérents de Scola corsa sont cependant restés lucides. Si la tâche qu’ils se sont assignés relève du fondamental, elle n’en est pas moins titanesque. Ma strada facendu s’acconcia a soma